« La maire de Paris a été mise en échec sur le projet de la Tour triangle par l’aile gauche de sa majorité. En effet, Europe Écologie les Verts a voté contre. Elle ne pouvait pas se permettre qu’EELV ne vote pas le budget car avec un parti socialiste minoritaire, Anne Hidalgo aurait été obligée de démissionner.Pour éviter ce camouflet, elle a cédé aux revendications anti-voiture des Verts. »
EMBOUTEILLÉ
STATIONNEMENT À PARIS : LE MÉPRIS DE LA BANLIEUE
25/04/2015
Le prix du stationnement à Paris a augmenté début janvier de 180 % rendant la vie dure aux automobilistes. Si les Parisiens ont la possibilité de se tourner vers les transports en commun, ce n’est pas toujours le cas des Franciliens.
La mesure a été entérinée discrètement lors du Conseil de Paris du 17 décembre. Depuis le 1erjanvier 2015, les règles et le coût du stationnement à Paris ont changé. Tout d’abord, il n’y a plus trois zones avec des tarifs de stationnement en surface différents, mais deux. Dans la zone comprenant les 11 premiers arrondissements, l’heure de stationnement pour les visiteurs est passée de 3,60 euros à 4 euros, et dans la zone 2 qui réunit le reste de la capitale, l’heure de stationnement revient à 2,40 euros contre 1,20 euro auparavant. Les résidents parisiens bénéficient, eux, de tarifs préférentiels malgré la hausse. La journée leur reviendra à 1,50 euro au lieu de 65 centimes et 9 euros les sept jours consécutifs au lieu de 3,50 euros.
Pour en bénéficier, les Parisiens doivent être porteurs de la carte de stationnement résidentiel vendue 45 euros pour un an et 90 euros pour trois ans. Elle était gratuite jusqu’à présent. Au total, 468 euros par an contre 169 avant. Enfin, le stationnement est désormais payant jusqu’à 20 heures au lieu de 19 heures, sauf le dimanche et les jours fériés où il demeure gratuit. Le samedi, le stationnement devient payant sur l’ensemble des voies et la gratuité du mois d’août est supprimée.
Des explications tordues
Les motivations officielles sont multiples : encourager les automobilistes à utiliser davantage les parkings souterrains même à des tarifs exorbitants et pousser les riverains à recourir à des solutions alternatives afin de limiter la place de la voiture en ville et donc la pollution. Mais selon Pierre Chasseray, délégué général de l’association 40 millions d’automobilistes, les motivations sont plus politiques et électoralistes, la mairie se sucrant au passage : « La maire de Paris a été mise en échec sur le projet de la Tour triangle par l’aile gauche de sa majorité. En effet, Europe Écologie les Verts a voté contre. Elle ne pouvait pas se permettre qu’EELV ne vote pas le budget car avec un parti socialiste minoritaire, Anne Hidalgo aurait été obligée de démissionner.
Pour éviter ce camouflet, elle a cédé aux revendications anti-voiture des Verts. » Le parc automobile à Paris est-il pour autant en baisse ? Oui, si l’on en croit une étude de l’Omnil.
La banlieue piégée
À 4 euros de l’heure de stationnement, que deviennent les automobilistes qui viennent de la banlieue ? Notamment les chefs d’entreprises, les artisans et les commerçants, ceux qui utilisent le plus leur voiture dans le cadre de leurs déplacements professionnels.
Sans parler des plus modestes qui n’ont pas 32 euros à dépenser chaque jour pour garer leur voiture pendant leur temps de travail. Il est trop tôt pour le dire, mais il est fort probable que les chefs d’entreprise et les artisans privilégient, dans la mesure du possible, les clients situés en dehors de Paris. « Au lieu d’installer des parkings à des tarifs raisonnables aux entrées de Paris, la mairie préfère augmenter ses tarifs de stationnement oubliant complètement les personnes qui vivent en banlieue et qui travaillent à Paris. Nous, nous sommes à 12 kilomètres de Bercy et à 18 minutes en transports en commun de Saint-Lazare, explique-t-on à la mairie de Villiers-sur-Marne (Val-de-Marne). Nous avons la chance d’avoir le RER E, mais quand on connaît les difficultés que posent les transports en commun en termes de retard et de sécurité, on ne peut que regretter qu’Anne Hidalgo mette les voitures hors de Paris alors que la qualité des transports en Ile-de-France n’est pas mieux prise en compte. » Cette mesure impopulaire, qui a recueilli 11 000 signatures lors d’une pétition lancée par la Ligue de défense des conducteurs, pose aussi la question de la construction du Grand Paris.
On pourrait s’attendre logiquement à ce que Paris et sa périphérie prennent exemple sur la mairie de Lille dirigée par Aubry qui a mis en place des parcs relais gratuits situés à l’entrée de la ville, à proximité des métros !
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