Source: Le Figaro Publié
Adieu voitures, bonjour piétons. Depuis ce lundi, la voie express rive gauche, héritée de la France pompidolienne, fait désormais office de vieux souvenir. Bon gré mal gré, les automobilistes vont donc devoir s'y faire. Fini le temps où ils mettaient plein gaz au bord de l'eau entre le pont de l'Alma et le Musée d'Orsay. Sur cette portion de 2,3 kilomètres, les deux voies de circulation fréquentées par 30.000 véhicules chaque jour n'accueilleront bientôt plus que des flâneurs, à pied ou à vélo. Du coup, alors que les quais hauts devraient voir passer 1000 véhicules supplémentaires par heure, un probable report du trafic dans le centre de Paris devrait également y générer de nouveaux embouteillages, prédisent les associations d'automobilistes.
Sur les quais bas, après les travaux préparatoires entamés l'été dernier et la fermeture de deux rampes d'accès cet automne, le chantier de réaménagement de ces 4,5 hectares de terrain va maintenant démarrer pour de bon. À partir de cette semaine, plus d'une vingtaine d'entreprises et près de cent cinquante ouvriers doivent investir les lieux quotidiennement. Les travaux seront menés de front sur le port du Gros-Caillou, celui d'Alexandre-III et enfin au port de Solferino. Pour éviter la cacophonie, toutes les interventions ont été millimétrées.
Première étape, les travaux de raccordements pour l'eau, l'assainissement, l'électricité et le téléphone. «Sous le pont Alexandre-III et aux alentours, cela représente, par exemple, près de 200 mètres de réseau d'assainissement», explique la Mission Berges de Seine, chargée par la Ville du suivi du chantier.
Qui dit tirer des câbles d'alimentation ou encore passer des tuyaux pour équiper les postes d'amarrage dit creuser des tranchées et donc interdire la circulation. «Heureusement, le sol ici n'est pas classé, comme c'est par exemple le cas pour les Champs-Élysées et ses pavés. Sinon, ça aurait été plus compliqué», reconnaît-on à la Mission Berges de Seine. Certes, le site est inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco, mais cela n'entraîne pas de contraintes particulières. «Simplement une obligation d'information.» Reste qu'il y a classement et classement: les abords du pont Alexandre-III sont, eux, protégés et relèvent des architectes des bâtiments de France (ABF). «Cela a pesé sur les aménagements, pas sur les travaux.»
Une péniche dédiée au sport
À partir de fin mars, le site commencera à dévoiler son nouveau visage. Un lieu de promenade jalonné d'espaces d'animation et de restaurants. Au port du Gros-Caillou, un archipel composé de cinq îles viendra prendre place. Un peu plus loin, débarquera une péniche dédiée au sport. Vers le port Alexandre-III, des cafés, des bateaux croisière, des lieux de restauration, une guinguette devraient, selon les projets, «s'installer pour certains dès cet été, en 2014 pour d'autres», détaille-t-on à la Mission Berges de Seine.
Face au Musée d'Orsay, un escalier géant, actuellement en construction en Alsace, fera la liaison entre les quais haut et bas et sera démontable en 24 heures. Mise en place prévue dans la foulée des travaux des fondations, qui doivent intervenir courant mars. Dans le même temps, les services des espaces verts se mettront à semer du gazon rustique.
Le timing est serré: il s'agit de tenir les délais afin d'inaugurer le nouvel aménagement au printemps, comme s'y étaient engagés l'an passé Bertrand Delanoë et Anne Hidalgo, sa première adjointe. À quelle date exactement? «Tout dépend de la décision du maire.» Et sans doute aussi de l'avancée du chantier. Ou de ses éventuels retards…
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